mercredi 31 mai 2017

L'importance des bulles

Durant mon enfance, ce qui me permettait de m'échapper, c'était les livres. Les gens me faisaient peur, je ne parlais presque jamais (bégaiements + timidité), et lorsque je le faisais, je me sentais ridicule. Du coup, je m'enfermais des heures durant dans des fictions en tout genre (le premier livre que j'ai lu c'est Harry Potter et L'Ecole des Sorciers, niveau univers qui te prend c'était suffisant), ou parfois même dans des livres scientifiques, que je comprenais avec une facilité qui déroutait mes parents. Je ne regardais la télévision qu'à de rares moments, j'aimais surtout m'enfermer dans la pièce où se trouvait le magnétoscope pour passer les deux mêmes films en boucle: Sauvez Willy, et Paulie, le Perroquet qui parlait trop. Ce dernier film, je l'ai aimé d'un amour fou, presque obsessionnel. Je pense qu'à l'époque, je devais le regarder deux ou trois fois par jour (j'ai tellement usé la bande, il est illisible aujourd'hui), c'est insensé quand j'y repense, à quel point le visionnage de ce film me faisait sentir bien. Je pense que je devais me reconnaître dans cette histoire [les liens vers les résumés et bande annonces seront à la fin pour les plus curieux], cette fable parlant de personnages inadaptés, qui sont incapables de faire une chose pourtant simple pour leurs semblables, mais qui, avec la foi et l'aide des gens qu'ils rencontrent au fur et à mesure de leur vie et à qui ils s'attachent, parviennent à surmonter leurs peurs.

Je l'avoue, j'ai tanné mes pauvres parents pour avoir un perroquet pendant un long moment haha. Les livres sont rester mon moyen de m'échapper à la réalité pendant un long moment (c'est toujours le cas aujourd'hui, je ne suis néanmoins plus autant capable de m'enfermer dans un histoire, de peur d'y rester), de ne pas avoir à parler de ce qu'il y avait dans ma tête mais des mots qu'il y avait dans ces livres, de ce que j'apprenais, de ce qui me fascinait. Puis, lorsque j'ai commencé à guérir doucement de mon problème de locution, il m'a été demandé de parler un peu avec les personnes en dehors de ma famille, de personnes de mon âge (les mêmes personnes qui, à mes yeux, me traumatisaient, me frappaient, me torturaient psychologiquement parce que je n'étais pas comme eux). J'ai donc commencé à parler avec quelques personnes, de temps en temps, au cours de danse que je suivais (et que je détestais par ailleurs...), parfois au collège. Et qu'est ce que c'était dur pour moi ! Chaque phrase qui sortait de ma bouche leur donnait une occasion de se moquer de moi, chaque sujet que j'amenais sur le tapis creusait l'écart entre eux et moi. Très vite, je me suis sentie mis à l'écart, inadapté, mal à l'aise avec les personnes qui ne faisaient pas partie de ma famille proche (mes parents, et mes soeurs donc). Ma mère parlait d'une timidité maladive, mon père me pensait surdoué, mes soeurs juste insociable. Et la vérité, c'est que je suis un peu les trois à la fois (il n'y a malheureusement que le côté "surdoué" (que je hais ce mot, putain) qui a été "diagnostiqué" (donc défini par un médecin quelconque d'après un résultat de tests dont je ne me souviens même plus, tellement ça m'avait ennuyé). Le reste, je ne l'ai découvert et accepté que plusieurs années plus tard...
Je n'étais pas à l'aise avec le monde qui se trouvait hors de ma maison, ça a commencé à s'arranger avec l'Emo (enfin, s'arrangé... On se comprend hein...) qui me forçait à parler avec des gens, ceux qu'il choisissait bien sûr... 
 Puis à la sortie de l'hôpital, même ma famille n'avait plus droit à un mot de ma part. Je suis resté muet pendant un moment, ne parlant que si c'était absolument nécessaire. J'ai recommencé à parler aux gens grâce à Aryah, qui faisait office de doublure quand il était trop difficile pour moi de gérer tout ça (c'est encore elle qui, aujourd'hui, commande mes plats au resto, passe les coups de téléphone, ou répond aux gens que je ne connais pas ou peu), même avec ma famille parfois, c'est elle qui prenait la parole. Oui, je crois que je peux le dire... A part les livres et le film Paulie cité plus haut, c'était Aryah ma bulle (ces trois bulles, je les ai gardé avec moi. Parce que ce sont les seules bulles dont j'ai une confiance absolue dans leur pérennité). La chose qui me donnait l'impression de ne pas être trop anormale (bon, si on oublie les nombreux cauchemars et nuits blanches à l'entendre me répéter que j'étais un monstre de foire, une anomalie, une erreur à supprimer... Oui, elle est très différente aujourd'hui. On a réussi à s'apprivoiser, en tant qu'esprit et porteur).

J'ai réalisé récemment que lorsque tu souffres de plusieurs maux au niveau mental, tu as BESOIN de bulles. Ces choses, ces lieux, ces personnes parfois qui, lorsqu'ils sont avec toi, te font oublier tout ce qui te hante en temps normal, tout ce qui est inscrit dans ton dossier médical et psy, te font te sentir... Humain. Juste humain. Pas une étrangeté, pas un cas médical compliqué, pas un étudiant capricieux, pas un amoureux trop lunatique, pas un ami trop bizarre. Juste toi, le toi humain, le toi fait d'os, de muscles, de sang, de chair, de peau (un peu abîmée dans mon cas), de poils, et surtout de sensibilité. Cette sensibilité, cette surcharge d'émotions au niveau de ta petite tête, qui habituellement te font souffrir, mais qui avec ces bulles, te font te sentir plus léger. Ces bulles, c'est comme les personnages d'une fiction, comme les protagonistes d'une pièce de théâtre que tu écris: ils ont tous un nom, une fonction, des scènes précises. Et c'est de tout ça, de cette illusion de contrôle que tu tire une tranquillité spécifique à eux, si ils tentent de changer trop vite, de façon trop incompréhensible, tu panique, ça t'effraye, et tu préfère les retirer de la pièce, pour l'équilibre de ton mental (certaines des personnes bulles dont mon entourage ont changé, mais j'ai conservé leur rôle , je les ai même peaufiné, sublimé. En fait, c'est le cas de deux seulement: une de mes amies partie au Japon cette année, et le Nonchalant. Je sais que tu vas passé par là, et cet adjectif te sied tellement que du coup c'est le nom de ton nouveau rôle. Et tu sais quoi ? je l'aime beaucoup ce rôle ci).

Ca peut paraître mégalo-maniaque comme façon de faire, mais c'est mon cerveau tout cassé qui a besoin de fonctionner, de réagir de cette manière. Je ne perçois pas le monde comme beaucoup de gens autour de moi, il y a beaucoup trop de règles, de façons de faire, d'agir, de parler, beaucoup de traditions sociales qui me dépassent. Du coup, je réinvente à mon niveau ma relation aux autres. J'ai peu de personnes bulles, rares sont les gens qui me font oublier l'état piteux dans lequel se trouve ma tête, et qui me font me sentir juste humain. (Je ne ferais pas la liste ici, si je tu fais partie de ma pièce, j'ai déjà dû te le dire.)

Donc si toi aussi tu as des bulles, gardes les précieusement. Ne laisse personne te les arracher, parce que si ces parcelles d'équilibre se cassent ou disparaissent, tu risque de ne pas réussir à te relever à chaque chute, ou beaucoup plus difficilement.  

Une bulle, c'est doux, c'est confortable, ça fait du bien. Donc longue vie à nos bulles.


Le trailer (en VO Sorry)
Synopsis


jeudi 23 mars 2017

Je passe de l'état primaire à l'état second

La fac. J'ai choisi d'y retourner, j'ai choisi de reprendre ma licence d'arts du spectacle. J'ai aussi choisi de continuer à travailler à côté, pour ne pas rentrer chez les parents et tenter de vivre avec l'Amoureux. J'ai même été contente quand j'ai su que Malandrus venait à la fac avec moi, puis un peu déçu quand il est parti dans une autre licence. Mais tout était censé bien se passer. Mes cours était censés paraître plus simple, le contact avec mes camarades de promo aussi, le quotidien avec l'Amoureux devait être paradisiaque, avec l'adoption du bébé chat qui arrivait vite, je devais aller mieux.

Sauf que.

Rien de tout ça n'est arrivé. Je ne suis pas bonne à rien ou quoi, j'arrive à suivre certains de mes cours et je comprend presque tout. Mais je suis épuisé à chaque fiche de révision que je fais. Mon cerveau me fait mal à chaque mot que j'écris sur une page. Et une petite voix me dit "t'y arriveras pas. Regarde, même si certains de tes cours sont validés, tu n'auras pas cette année. Le fossé entre toi et les autres va encore s'agrandir. Tu vas finir seul". Et ça me terrorise. Je n'arrive pas à écrire ou à lire pour le plaisir. La seule chose qui me vient en tête quand j'ai du temps libre, c'est de dormir. Encore. Toujours. Parfois je souhaite juste ne jamais me réveiller.
On a commencé le deuxième semestre, je ne sais toujours pas si j'ai obtenu le premier...(NB: il s'avère que je suis défaillant, donc rattrapages pour ma pomme... La sensation d'un autre redoublement se fait ressentir)
ça c'est moi dans ma tête... Même le WE a Disneyland n'aura rien arrangé
J'ai peur de l'échec, j'ai peur d'avoir tout recommencé pour rien... Les gens me font peur, ceux qui réussissent mieux que moi, ceux qui paraissent sûr de ce qu'ils veulent, où ils vont. Moi non.
J'envie Flèche, Chris, et tout les autres qui paraissent à l'aise dans leur formation. Je recommence à avoir peur des cours. Des gens. De sortir. De me lever. De manger. De m'attacher aux autres. Puis de les perdre.

Depuis septembre il y a eu trop de changements... Trop de gens qui sont partis, trop qui sont arrivés. Et il y a ceux de qui je ne sais plus quoi penser... Ceux a qui je tiens, mais que je veux éviter. Il n'y a que le chaton dont la présence ne me paraît pas insupportable. Je ne veux plus voir d'êtres humains. Je n'en peux plus des non-dits, des secrets, des dramas.

J'ai l'impression d'avoir un poids immense sur mes épaules, et que je ne peux déléguer à personne, même pas un petit peu... J'essaie vraiment de tenir tu sais. J'essaie vraiment de me dire que ce n'est qu'une mauvaise passe, que ça ira mieux, que demain le réveil sera simple et que je réussirai à aller en cours... Sauf que ce lendemain là n'arrive jamais. Tout les jours, je me sens suffoquer dans ce petit corps haï. Chaque levé de soleil apparaît comme le néon du couloir de la Ligne Verte. Lugubre, habité, synonyme de fin.
J'ai peur de la lumière, je n'arrive pas à trouver une raison de m'accrocher. Non pas que les pensées sombres aient disparues, mais j'ai moins de mal à y résister. Parce que la torture psychologique infligée par mes peurs, mes phobies, me fait plus de mal qu'une lame sur mon poignet.

Ma tête est devenu une prison. Je pensais y trouver une sortie en lisant les oeuvres de Sarah Kane (il faut que que te parle d'elle. Vraiment.), mais je me suis enliser sans me rendre compte dans les ombres de mon cerveau malade, en lisant sa souffrance, j'ai réveillé les miennes, Ironique non ?

J'ai peur de ce que sera les lendemains. Des choix pas faciles à assumer s'offrent à moi, des prisons d'ivoires ferment leur portail, me laissant seule dans une petite cellule nacrée, magnifique, mais pourtant froide et étroite.
Je me sens prisonnier de mon corps.
Ce corps que beaucoup ont aimé, désiré, chérie, mais que je ne veux que détruit, blessé, malade. Parce que je ne veux pas être malade à l'intérieur de ma tête…
C'est plus facile d'être malade avec son corps qu'avec son cerveau, une petite boîte de médicaments et hop ! Plus de soucis… Alors qu'être malade dans sa tête, avec des troubles mentaux, ça demande de la patience pour le traitement, de l'aide de l'entourage, des soins particulier… Et j'en veux pas. Je ne veux pas de tout ça… Je ne veux pas aller dans un hôpital, une fois de plus, pour des choses que je ne comprend pas, sur lesquels les mots que l'on pose m'effraient plus qu'autre chose. Je ne veux plus entendre « dépression », « troubles alimentaires », « boulimie », « TS » ;… Je voudrais être une étudiante normale, avec des problèmes normaux… Mais pas tout ça..


mercredi 25 mai 2016

Cocotte Minute

"Pourquoi tu es partie de Mcdo ? T'avais un CDI en faisant un boulot simple !"

"Elle t'aura servi a rien cette année, tu aurais mieux fait de rester en cours"

"Tu es sûre de ce dans quoi tu t'engages en septembre ? Tu n'auras pas le droit à une autre chance"

"Pourquoi tu ne me parles plus ?"

"Tu as changé. Tu n'es plus comme je t'ai connu. Je préférais l'autre toi."

"Pourquoi tu fais pas plus d'efforts ?"

"Tu es sûre que tu as un futur assuré avec tes études? Prof ça me paraît ne pas te convenir"

"Bon, c'est quand que tu comptes te bouger pour trouver un taf ?"

"Tu devrais faire comme moi je faisais pour trouver un boulot"

"Tu ne te rends pas compte que tu as une vie facile"

"Comment oses-tu me diredes choses pareilles? On est censés être amis !"

"Mais en fait, tu n'es pas vraiment malade."

"Sérieux ne te plains pas, t'as un corps et une vie de rêve"

"Tu comprends pas, elle a été mise de côté pendant 3 ans, pendant que toi tu faisais tes crises"

"Ca fait 5 ans, tu t'en es toujours pas remise?"

"Grandis un peu. T'as 20 ans"

"J'aimerais tellement avoir ta vie"

"Et tes blogs ? Tu les as abandonnés?"

"Tu es une fille, tu ne devrais pas faire/dire ça"

"Non, tu changeras d'avis. Toutes les femmes veulent être mères"

"Ah mais tu as 20 ans ? Je croyais que tu étais mineure"

"Alors, lui c'est le bon ? C'est le combientième déjà?"

"Tu comptes faire quoi de ta vie ?"


"Non mais pour une fille comme toi, être en couple c'est pas important"

"Tu vois, ton look c'était que passager"

"Mais... t'es plus jolie quand tu es normale"

"Non mais meuf, t'as vu le corps de ma copine ? Sérieux j'ai trop de chance" 

"Bon, et sinon ? Quand est-ce que tu commences à être adulte ?"









mardi 2 février 2016

Un de plus rejoint la bande

"Comme si je n'avais pas suffisemment de choses qui vont pas chez moi, fallait que tu te ramènes. Je sais, tu es là depuis des années, mais tu n'aurais pas pu disparaître avec le temps, non. ça aurait été trop facile, plus je grandis, plus mes relations évoluent, plus tu viens me pourrir la vie. Je t'aimais bien avant tu sais: tu jouais le rôle de la prudence, grâce à laquelle je n'accordais pas ma confiance trop vite, et tu m'avertissais quand quelque chose n'allait pas. Puis tu t'es mise à dérailler complètement. Et tu sais quoi?

Tu me gâches la vie, Paranoïa.

J'ai des amis à qui je tiens, je vois une photo d'eux à une soirée sur facebook, et boum ! Tu viens me sussurer à l'oreille "mais si ça se trouve, ils s'amusent plus quand je suis pas là?".
Je vois une photo d'une amie avec le Gamer sur facebook et bang ! Tu me martèles la tête à coups de "mais si ça se trouve, ils sont ensemble. Ils m'ont planté un couteau dans le dos".
Je vois une fille parler ou s'approcher de celui qui le plait, et bang ! "et si il la trouvait mieux que moi? Si elle était mieux que moi, sous tout rapport? Je ne suis rien, le nénant..." tu viens inscrire ces paroles dans mon esprit à l'encre noire.

Je te hais, Paranoïa.

Tu fais fuir mes amis. Tu blesses ceux que j'aime. Tu t'arranges toujours pour ruiner mes relations, ma confiance envers les autres. Pourquoi tu ne pouvais pas aller ennuyer quelqu'un d'autres? Pourquoi toutes les tares me sont revenues d'office? 

Je veux que tu disparaisse Paranoïa. Et que tu m'emmènes avec toi, car j'ai trop honte de ce que tu as fait pour affronter demain le regard de ceux qui, par ta faute, ont été blessés par moi."



Je voulais écrire cet article à la base comme une lettre envers ce sentiment d'insécurité et de paranoïa constante avec lesquels je vis, mais ça paraissait trop court, et pas assez compréhensible pour ceux qui me lisent (et faire un monologue n'est pas très plaisant, du moins pour e sujet là).
Que l'on soit d'accord: je ne sais pas si, médicalement parlant, je souffre réellement de paranoïa. Mais j'ai un énorme problème en ce qui concerne la confiance envers les autres, j'ai toujours peur d'être trahie, de me faire planter un couteau dans le dos, Je ressens toujours, tout le temps, avec tout le monde un sentiment oppressant d'insécurité, de malaise. Et ça me tue à petit feu, et ça détruit toutes mes relations,familiales, amicales ou plus, avec ceux que j'aime. Parce qu'ils pensent que je  ne leur fait pas confiance. Alors que ce n'est pas ma faute... Je hais cette partie parano de moi.... Cette peur de me faire abandonner, trahir, délaisser par ceux que j'aime, par ceux à qui j'ai confié une partie de m vie, de mon coeur, de mon âme... A ceux qui me soutiennent malgré tout... A ceux qui m'aide à calmer mes angoisses quand l'insécurité me submerge, et me rend incapable de prononcer une parole.

Pardon d'être comme ça, ne croyez pas des choses fausses: je vous aime, même si je vous blesse trop souvent.

lundi 14 décembre 2015

Disfonctionnement

Il me faut beaucoup de courage pendant que j'écris ces mots... J'ai mis je ne sais pas combien de temps à me décider de faire cet article, et nous y voilà... Je vais avoir du mal à m'exprimer corretement, alors ne m'en veux pas. Même si je sais que tu aurais toutes tes raisons pour me détester.

Je le sais oui, que tu me hais. Toi, qui te cache dans ma tête. Tu me hais de blesser ce corps que nous partageons depuis 5 ans maintenant, ce corps que tu veux pour toi seule. Je le sais, j'ai lu tout tes échanges avec lui. Tu as même réussi à mettre cet être si important dans ta poche... Bien joué. Tu t'en sortirais peut être mieux dans la vie que moi. Pourtant, je ne peux pas te considérer comme normal, comme faisant partie de moi de façon naturelle. Parce que ce n'est pas le cas. Tu n'étais pas là, avant. Quabd j'étais heureuse, quand j'allais bien. Quand je ne l'avais pas encore rencontré... Tu sais de qui je parle. Celui grâce à qui tu es née. Celui qui m'a fait subir les prires choses au monde, celui qui m'a trahie... Celui qui m'a...vi... Tu as compris (même ce mot est trop difficile à faire sortir...Idiote que je suis. C'est pourtant la vérité). Je t'ai fait émerger de moi, tu m'as protégé pendant les moments les plus horribles de cette emprise... Je crois que sans toi, je ne serais plus là à l'heure qu'il est. Non, je ne suis pas entrain de te remercier. Parce que ta naissance à entrainer une série de problème. Déjà, mon cerveau n'est plus capable de gérer la douleur. Cette partie de l'organe, devant créer de la sérotonine, ne marche plus depuis que tu es là. Et aujourd'hui, je suis sous traitement pour ne pas craquer au moindre choc émotionnel. Depuis que les doses ont augmentées, regarde dans quel état je suis: une loque, incapable de se doucher dans la lumière, qui ne mange qu'une a deux fois par jour, des quantités minimales. Et une libido de panda mort. Ca doit bien te faire rire, n'est ce pas ? Nous aons le même corps, mais toi cette partie là de l'existence, tu peux en profiter pleinement. Et avec lui, spécialement. Quoi, tu vas me dire que tu es amoureuse ? Ne me fait pas rire. Tu n'as pas accès à cette partie de moi. Celle des émotions, je te l'ai interdis dès le départ. Parce que je refuse que tu ne me remplace définitivement. Je sais que c'est de ça que tu as envie, ne mens pas Aryah. Si je resombrais dans une dépression, ne voulant plus sortir de ma tête, tu te ferais un malin plaisir de me remplacer, de vivre une vie dont je ne profite pas assez, d'après toi. Quoi, tu es plus forte que moi ? Bien sûr que tu l'es, tu as été créer pour ça: pour être forte, comme je ne le serais jamais. Tu as vriament le beau rôle: tu es ce qui me fait retomber dans mes troubles, depuis que tu es indépendante, et après tu oses me faire des coups bas, pour "mon bien" ? Bien sûr... Ne te fous pas de moi plus longtemps. Tu sais très bien de quoi je serais capable pour t'anhilier une bonne fois pour toute. Non, je ne me tuerais pas. Tu es bien capable de jouer à Frankenstein pour vivre à travers mon corps mort.
Mais je saurais quoi faire, quoi dire pour nous faire interner. Que tout ce qui se cache avec toi, dans ma tête, soit enfin supprimé, quitte à y laisser ma liberté.

Mais tu sais ce qui m'énerve le plus avec toi? C'est que je sais que tu serais bien plus à ta place que moi, dans ma réalité. Dans mon monde. Ironqiue, non ? La création est plus parfaite que le créateur. Et non, je ne veux pas t'entendre dire que tu veux me protèger du nouveau, du Cauchemar comme tu l'appelles. Pourquoi lui a accès à mes émotions, et toi non ? Parce que je ne l'ai pas créé, comme je l'ai fait pour toi. Je t'ai donné naissance parce que j'avais besoin de protection contre mon bourreau, j'avais besoin de m'enfermer dans mon cerveau, dans ma petite cage de fer blanc pour ne plus subir ce qu'il me faisait. Du moins, ne plus le subir aussi directement et violemment. Parce que oui, souviens toi: à l'époque, quand nous échangions, je restais consciente de ce qui m'entourait, de ce qu'il nous faisait subir. Je n'avais juste pas aussi mal. Tu es celle qui à pris le plus de douleur, parce que là était ton but. Et c'est ce qui t'a rendu aussi forte, les années qui ont suivies. Tu t'e nourri de mes peurs, de ce qui me faisait mal. Et aujourd'hui, nos deux conscience sont presque à égalité. Et quant à l'autre... Je ne sais même pas ce qui l'a fait naître. Et le pire, c'ets qu'il est là, dans mon coeur, qu'il me ronge. Et tu sais aussi bien que moi que le déloger relève de l'impossible. VOUS déloger, tous ceux qui sont là, cachés dans l'obscurité, attendant que je sois mal pour vous délecter du retour de mes troubles, de mes pulsions, de mes aggressions envers moi-même, pour me forcer, me murmurer que je ne vaux rien, que je devrais abandonner le combat. Abandonner... C'est clair que j'en ai envie des fois.

Arrête, tu n'es pas mon alliée, je me fous du pacte que tu as passé. Tu es le diable, comme tout les autres. Un pacte avec un démon ne peut que mal finir. Et ne joue plus à la gentille, n'essaye pas de duper qui que ce soit. Tu es celle que j'ai le plus envie de supprimer. Tu me dégoute. Tu n'aurais pas dû naître. Je serais tellement mieux que toi, dans cette vie, auprès de ceux que tu aimes, auprès de lui. Ce sont tes mots, ceux avec lesquels tu joues à me harceler. Et il n'y a pas qu'eux. Tu n'es pas la seule à jouer à ça: tout les autres aussi ont pris ton exemple, même si ils ne sont là que le soir, quand tout est noir, quand je dois dormir et qu'à la place vos voix me harcèlent. Et lui... le Cauchemar, lui je crois qu'il est le pire de vous tous. Parce que lui sait où ça fait mal, et ses mots vaulent 10 des vôtres...

Je vous hais... Je me hais... Je veux que vous disparaissiez... Je veux disparaître...

mardi 27 octobre 2015

Le jour où j'ai arrêté de me poser des questions

Cela fait des années que lorsque je veux opérer un changement (qu'il soit vestimentaire, ou au niveau de mes cheveux) je met des jours à me décider, à demander des avis à droite à gauche, et la plupart du temps je finis par ne pas oser franchir le pas, sauf si on me pousse à le faire. Et ça réveillait en moi un sentiment de frustration: n'ai-je donc si peu d'amour propre pour laisser les autres décider de ce que je devais être ? Et ça ne s'est pas arranger ces derniers temps, avec le boulot qui me donnait l'impression de ne plus pouvoir être moi même, une perte de repère au niveau du look, j'avais fini avec plein d'idées de choses que je voudrais faire avec mon apparence, mais dont je savais que je finirais par abandonner. Et hier, une autre idée m'est passé par la tête: refaire une coiffure que j'avais aimé porter l'an dernier, qui m'allait bien (à mon goût) et qui apporterait un peu de changement sur ma tête. Sauf qu'une fois encore, je me disais que je n'irais pas au bout de cette idée.

Mais ce matin, en sortant de la douche, j'ai eu une poussée de ras le bol: merde, si j'ai envie de faire telle ou telle chose, si j'ai envie de m'habiller d'une façon, et le lendemain d'une autre, qui a le droit de m'en empêcher ? J'ai donc saisi une paire de ciseaux, et j'ai coupé. Puis je me suis emparé de la tondeuse, et... voilà le résultat.
Pardon pour la tête fatiguée, mais je travaille tard tout les soirs
Un joli sidecut. Certes, il est beaucoup plus à blanc que celui que j'avais fait l'autre fois (la faute à la tondeuse qui est différente également), mais je me trouve belle. Et quand je suis descendu... la désillusion: ma mère qui hurle, qui me dit "tu fais n'importe quoi, c'est moche" ma soeur qui me regarde comme si j'étais une personne folle et dangereuse. Sympa (je porte un bonnet, histoire qu'elles ne me regardent plus de travers quand je passe devant elles).
Mais entre nous, je me fiche de leur réaction: ok, peut être qu'au travail ils ne vont pas forcément approuver ce choix, mais vu que mes cheveux sont attachés et dans un filet, qu'importe si il en manque une petite partie ou non ? Et les cheveux ça repousse, au pire. 

J'ai fait un choix, et je l'assume, tant pis pour les conséquences. Je ne veux plus vivre à travers le regard des autres, que ce soit des proches ou des étrangers, je suis libre et maîtresse de mon corps, de mon apparence, de l'image que je renvoie. Donc certes, je suis dans la vie active, et il faut que je fasse un peu plus attention, mais je ne suis jamais face aux clients, je suis derrière, et puis j'ai des collègues qui dont des tatouages, piercings sur le visage ou proche du visage, donc visibles, et on ne leur fait aucune remarques. 

Ce changement est sans doute anodin pour beaucoup, mais pour moi, il marque la reconquête progressive de mon corps, comme une chose qui m'appartient à moi et à moi seule, qui n'est pas à la portée de tous de s'en emparer et de le changer à leur guise.


Bonheur sur ta tête.

mercredi 7 octobre 2015

"Il n'y a pas d'issues à ce cauchemar, ni avenir, ni espoir"

Cette chanson est tout ce qui me fait tenir en ce moment (c'est fou comme Disney arrive à me calmer avec ses films/chansons). 

J'ai l'impression de tomber dans un gouffre, un vide froid et sombre depuis plusieurs semaines. Et tout ça ne fait qu'empirer: je ne vois plus rien, plus de sourire autre que fictions, mes rires sonnent faux. Chaque conversation me semble dénuée d'intérêt, de sens. Je ne prend plus le temps de parler avec ceux que j'aime, je m'enferme derrière des conversations de façades, j'évite les sujets qui feraient tomber mon masque. Et dieu sait qu'il y en a, surtout ces derniers temps.
Ils savent. Je ne peux plus cacher mon pire côté à ceux que j'aime, mon monstre personnel: mes parents savent pour mes cicatrices, pour ces marques rouges, sanglantes qui apparaissent sur ma peau. Je ne voulais pas, ils ne devaient pas voir cette face attroce de moi. Je vois leur regard inquiet se poser sur mes bras, en quête de signe de malheur, de tentatives. Mon père m'évite, ma mère, ma douce maman tente de cacher son désespoir de savoir sa fille s'infliger cela, mais je le vois dans ses yeux: elle a mal, et honte. J'ai mal de les voir comme ça, je ne veux pas leur infliger de souffrances supplémentaires. Je me sens maigrir chaque jour, je sens ma peau se creuser, mais je m'alimente encore: je ne veux plus décevoir ceux qui m'entourent à cause de ces...choses, ces pulsions dans mon cerveau.

J'ai besoin d'aide. Mais je ne sais plus vers qui me tourner. 
J'ai parlé au médecin de mes problèmes, ceux que je traîne à mes côtés depuis 4 ans (d'ailleurs entendre et lire les termes médicaux de ces problèmes m'ont fait un choc...), et elle m'a fait allé vers un psychiatre. Un PSYCHIATRE. J'ai peur, je suis paralysée de trouille, je ne veux pas aller voir cet homme... depeur qu'il me fasse enfermer, loin d'eux. Quoique... ce ne serait peut être pas plus mal: la disparition de l'existence d'un fardeau, enfermé dans un établissement pour le garder à peu près en vie, sans qu'il puisse leur faire plus de mal qu'il en a déjà fait.
J'ai peur de ce que ma vie pourrait devenir. J'ai peur de ne plus avoir le contrôle, comme dans ces moments rêves où tu veux te battre pour t'en sortir, mais ton inconscient en décide autrement et te laisse immobile et vulnérable face au danger qui te guette....pour finalement se réveiller en sueur, effrayée; et se faufiler dans la chambre de la plus jeune, espérant vainement que sa présence éloigne le cauchemar, la présence du panda n'étant plus suffisante désormais pour être apaisée lorsque la nuit tombe.

J'ai peur de cette vie, faite de scarifications, de calmants et de prières...

Je n'ai pas envie de dépendre d'un quelconque traitement (celui du moment m'assomme déjà suffisamment), ni d'une personne. Mais je suis assez consciente de mon état pour savoir que, seule, je ne m'en sortirais pas. Et je crois que c'est ça qui me déprime le plus... Ne pas être capable de me sortir seule des merdes qu'une décision prise 4 ans auparavant m'a donnée, en guise de punition (comme si les 10 mois à ses côtés n'avaient pas été assez punitifs comme ça).
Je me déteste de me sentir comme ça, de me lever certains matins et de tout faire durant la journée pour me blesser physiqument, histoire de me prouver que ce corps ressent la douleur, et que ce n'est pas mon cerveau qui est malade. Je me déteste de retomber dans ces troubles qui font souffrir mes proches, je me déteste quand je me surprend parfois à réfléchir à la meilleure façon de me faire du mal à l'extrême. Je me déteste les soirs où en allant dormir, j'espère ne pas me réveiller le lendemain.
Je me hais pour tout ça. Et eux m'aiment malgré ça.

Pardon. Pardon d'être malade, pardon d'être imparfaite. Pardon d'être moi.