mardi 27 octobre 2015

Le jour où j'ai arrêté de me poser des questions

Cela fait des années que lorsque je veux opérer un changement (qu'il soit vestimentaire, ou au niveau de mes cheveux) je met des jours à me décider, à demander des avis à droite à gauche, et la plupart du temps je finis par ne pas oser franchir le pas, sauf si on me pousse à le faire. Et ça réveillait en moi un sentiment de frustration: n'ai-je donc si peu d'amour propre pour laisser les autres décider de ce que je devais être ? Et ça ne s'est pas arranger ces derniers temps, avec le boulot qui me donnait l'impression de ne plus pouvoir être moi même, une perte de repère au niveau du look, j'avais fini avec plein d'idées de choses que je voudrais faire avec mon apparence, mais dont je savais que je finirais par abandonner. Et hier, une autre idée m'est passé par la tête: refaire une coiffure que j'avais aimé porter l'an dernier, qui m'allait bien (à mon goût) et qui apporterait un peu de changement sur ma tête. Sauf qu'une fois encore, je me disais que je n'irais pas au bout de cette idée.

Mais ce matin, en sortant de la douche, j'ai eu une poussée de ras le bol: merde, si j'ai envie de faire telle ou telle chose, si j'ai envie de m'habiller d'une façon, et le lendemain d'une autre, qui a le droit de m'en empêcher ? J'ai donc saisi une paire de ciseaux, et j'ai coupé. Puis je me suis emparé de la tondeuse, et... voilà le résultat.
Pardon pour la tête fatiguée, mais je travaille tard tout les soirs
Un joli sidecut. Certes, il est beaucoup plus à blanc que celui que j'avais fait l'autre fois (la faute à la tondeuse qui est différente également), mais je me trouve belle. Et quand je suis descendu... la désillusion: ma mère qui hurle, qui me dit "tu fais n'importe quoi, c'est moche" ma soeur qui me regarde comme si j'étais une personne folle et dangereuse. Sympa (je porte un bonnet, histoire qu'elles ne me regardent plus de travers quand je passe devant elles).
Mais entre nous, je me fiche de leur réaction: ok, peut être qu'au travail ils ne vont pas forcément approuver ce choix, mais vu que mes cheveux sont attachés et dans un filet, qu'importe si il en manque une petite partie ou non ? Et les cheveux ça repousse, au pire. 

J'ai fait un choix, et je l'assume, tant pis pour les conséquences. Je ne veux plus vivre à travers le regard des autres, que ce soit des proches ou des étrangers, je suis libre et maîtresse de mon corps, de mon apparence, de l'image que je renvoie. Donc certes, je suis dans la vie active, et il faut que je fasse un peu plus attention, mais je ne suis jamais face aux clients, je suis derrière, et puis j'ai des collègues qui dont des tatouages, piercings sur le visage ou proche du visage, donc visibles, et on ne leur fait aucune remarques. 

Ce changement est sans doute anodin pour beaucoup, mais pour moi, il marque la reconquête progressive de mon corps, comme une chose qui m'appartient à moi et à moi seule, qui n'est pas à la portée de tous de s'en emparer et de le changer à leur guise.


Bonheur sur ta tête.

mercredi 7 octobre 2015

"Il n'y a pas d'issues à ce cauchemar, ni avenir, ni espoir"

Cette chanson est tout ce qui me fait tenir en ce moment (c'est fou comme Disney arrive à me calmer avec ses films/chansons). 

J'ai l'impression de tomber dans un gouffre, un vide froid et sombre depuis plusieurs semaines. Et tout ça ne fait qu'empirer: je ne vois plus rien, plus de sourire autre que fictions, mes rires sonnent faux. Chaque conversation me semble dénuée d'intérêt, de sens. Je ne prend plus le temps de parler avec ceux que j'aime, je m'enferme derrière des conversations de façades, j'évite les sujets qui feraient tomber mon masque. Et dieu sait qu'il y en a, surtout ces derniers temps.
Ils savent. Je ne peux plus cacher mon pire côté à ceux que j'aime, mon monstre personnel: mes parents savent pour mes cicatrices, pour ces marques rouges, sanglantes qui apparaissent sur ma peau. Je ne voulais pas, ils ne devaient pas voir cette face attroce de moi. Je vois leur regard inquiet se poser sur mes bras, en quête de signe de malheur, de tentatives. Mon père m'évite, ma mère, ma douce maman tente de cacher son désespoir de savoir sa fille s'infliger cela, mais je le vois dans ses yeux: elle a mal, et honte. J'ai mal de les voir comme ça, je ne veux pas leur infliger de souffrances supplémentaires. Je me sens maigrir chaque jour, je sens ma peau se creuser, mais je m'alimente encore: je ne veux plus décevoir ceux qui m'entourent à cause de ces...choses, ces pulsions dans mon cerveau.

J'ai besoin d'aide. Mais je ne sais plus vers qui me tourner. 
J'ai parlé au médecin de mes problèmes, ceux que je traîne à mes côtés depuis 4 ans (d'ailleurs entendre et lire les termes médicaux de ces problèmes m'ont fait un choc...), et elle m'a fait allé vers un psychiatre. Un PSYCHIATRE. J'ai peur, je suis paralysée de trouille, je ne veux pas aller voir cet homme... depeur qu'il me fasse enfermer, loin d'eux. Quoique... ce ne serait peut être pas plus mal: la disparition de l'existence d'un fardeau, enfermé dans un établissement pour le garder à peu près en vie, sans qu'il puisse leur faire plus de mal qu'il en a déjà fait.
J'ai peur de ce que ma vie pourrait devenir. J'ai peur de ne plus avoir le contrôle, comme dans ces moments rêves où tu veux te battre pour t'en sortir, mais ton inconscient en décide autrement et te laisse immobile et vulnérable face au danger qui te guette....pour finalement se réveiller en sueur, effrayée; et se faufiler dans la chambre de la plus jeune, espérant vainement que sa présence éloigne le cauchemar, la présence du panda n'étant plus suffisante désormais pour être apaisée lorsque la nuit tombe.

J'ai peur de cette vie, faite de scarifications, de calmants et de prières...

Je n'ai pas envie de dépendre d'un quelconque traitement (celui du moment m'assomme déjà suffisamment), ni d'une personne. Mais je suis assez consciente de mon état pour savoir que, seule, je ne m'en sortirais pas. Et je crois que c'est ça qui me déprime le plus... Ne pas être capable de me sortir seule des merdes qu'une décision prise 4 ans auparavant m'a donnée, en guise de punition (comme si les 10 mois à ses côtés n'avaient pas été assez punitifs comme ça).
Je me déteste de me sentir comme ça, de me lever certains matins et de tout faire durant la journée pour me blesser physiqument, histoire de me prouver que ce corps ressent la douleur, et que ce n'est pas mon cerveau qui est malade. Je me déteste de retomber dans ces troubles qui font souffrir mes proches, je me déteste quand je me surprend parfois à réfléchir à la meilleure façon de me faire du mal à l'extrême. Je me déteste les soirs où en allant dormir, j'espère ne pas me réveiller le lendemain.
Je me hais pour tout ça. Et eux m'aiment malgré ça.

Pardon. Pardon d'être malade, pardon d'être imparfaite. Pardon d'être moi.